Test du BoomBoom 2.0 au Charlot: 20 ml de douleur

28 jan

J'ai tenu ma promesse et suis allé au Charlot tester le BoomBoom 2.0. Ceci est mon histoire.

Arrivé sur place, je suis accueilli par Fabio et Samuel, créateurs de hotsauce.ch. Des semaines qu'ils me tannent et me glissent des avertissements rigolards sur les réseaux sociaux. Des phrases comme "Prends des Rennie avec toi." ou "Hahahaha!" sont devenues mon pain quotidien depuis que je me suis engagé à tester le BoomBoom 2.0 en version 20 ml.

Les deux cerveaux malades de hotsauce.ch. Fournisseurs de la fameuse Psycho Juice.

Une photo publiée par Lukas Menal (@lukasmenal) le

 

Ils sont accompagnés par Margaux Habert, animatrice sur LFM, pour un interview et une dégustation. Il eût été dommage de ne pas avoir un maximum de témoins, vous en conviendrez. Le boss du Charlot, Julien Mottaz, nous accompagne toute la soirée et se fait une joie de nous présenter sa création avec un enthousiasme moyennement communicatif.

Le propriétaire nous parle de son sandwich... Une vidéo publiée par Lukas Menal (@lukasmenal) le

 

"Prends pas les 20 ml", c'est un peu le mantra de tous ceux qui ont goûté ou vu goûter ce monstre brûlant. D'ailleurs, on m'informe que ce dosage a été retiré de la carte mais qu'on va pouvoir m'en faire un sur demande. Rassurant.

Deux mots sur la sauce: La Psycho Juice Extreme Ghost Pepper est une préparation à base de naga jolokia, un des piments les plus forts au monde que j'ai d'ailleurs déjà goûté dans un burger des Boucaniers. Le tout est boosté à l'oléorésine pour atteindre 600,000 unités Scoville. Autant dire que comparer cette sauce à du tabasco, c'est un peu comme mettre face à face l'Agent 212 et Robocop.

Mais avant que je me laisse aller aux plaisirs du masochisme épicé, nous avons pacifiquement dégusté un sandwich "normal" du Charlot. Il faut savoir que cette sandwicherie est une petite institution à Vevey. On y propose de délicieuses baguettes dans une multitude de variétés, parfois créées sous l'impulsion des clients. Ça croustille parce que le pain est cuit sur place. Ça descend tout seul parce que les produits sont simples et frais. On en redemande parce que certaines combinaisons sont vraiment fabuleuses, le tout à prix d'ami. Le Thaï aux écrevisses (9 CHF), curry vert (doux!), basilic, huile d'olive et jus de citron est un bonheur fin et original. Julien, le patron, est un peu inquiet de voir la qualité de son travail ombragée par l'énorme buzz créé autour de son BoomBoom 2.0. Partie remise, nous aurons l'occasion de lui rendre visite à nouveau pour découvrir son super boulot plus en détail. C'est une promesse.

Sandwich Le Thaï au Charlot

Revenons à nos moutons et observons le même Julien en plein travail. Effet dramatique ou précaution vraiment nécessaire, la préparation de ma portion de sauce est soumise à un rituel un peu inquiétant.

No comment

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Le sandwich est enfin servi. J'ai beau avoir eu une petite indigestion deux jours avant, j'essaie de faire le mariole pour calmer mes craintes.   

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Pourtant, dès les premières secondes de dégustation, le BoomBoom 2.0 s'affiche comme un sandwich mortel et impitoyable.

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Pour être honnête, le goût est plutôt pas mal. En plus du piment, le sandwich est à base de poulet, tomate, salade et mayonnaise à l'ail. Avec mes 20 ml, c'est quand même la sauce Psycho Juice qui domine. Et celle-ci est trop concentrée pour être vraiment bonne: Il y a bien la saveur du piment mais un goût d'huile concentrée un peu écœurant vient s'y ajouter. On en tient absolument pas rigueur au Charlot qui propose ici un sandwich-défi. En ce qui concerne le degré de brûlure, dès la première bouchée, c'est un magma infernal qui vient tapisser vos papilles. On est tout de suite sur la douleur plutôt que sur le piquant. Des fois que vous ayez des doutes sur la nature profonde du truc.

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A partir de là, j'observe chaque bouchée avec appréhension avant de mordre. J'essaie d'anticiper la quantité de sauce, et donc de souffrance, qui ne va pas manquer de bouleverser les tissus traumatisés de ma bouche. Une angoisse qui perdure jusqu'au moment où j'arrive sur un morceau très concentré. Trop concentré.

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A partir de là, je ne cesserai plus de faire des aller-retours au robinet, de boire du yaourt liquide, de m'éponger le front à grands coups de serviette et de sortir prendre l'air. J'ai finalement réussi à manger les deux tiers du sandwich, comme un guerrier. Preuve. 

J'irai pas plus loin. Une photo publiée par Lukas Menal (@lukasmenal) le


Honnêtement, je pense que j'aurais pu le terminer entièrement mais j'avais trop peur des conséquences postprandiales. Et j'avais bien raison! Jusqu'aux alentours de 2 heures du matin, tout est bien allé. C'est seulement à ce moment là que je me suis réveillé pour sentir le sandwich en digestion me chauffer les intestins au fur et à mesure qu'il descendait. Même après un lab ped à la Maison thaï, ça ne m'était jamais arrivé. Ce n'était pas vraiment douloureux mais sérieusement incommodant, un peu comme si on m'avait badigeonné du Baume du tigre directement sur les intestins. Le lendemain, d'autres symptômes, que je vous laisse imaginer sont apparus. Sachez simplement, qu'au matin, il m'a fallu retourner en urgence à la maison 5 minutes après l'avoir quittée. Rien de grave, je vous rassure, j'ai pu reprendre tranquillement la route juste après. Mais sur le moment, c'était une extrême urgence.

Voilà toute l'histoire. Je remercie encore une fois Margaux, Julien, Fabio et Samuel de m'avoir accompagné dans cette petite aventure. Je vous remercie, vous aussi, lecteurs, d'avoir pris de votre temps pour zieuter ce blog et surtout pour avoir participé au vote en prenant bien soin de rendre l'expérience intéressante. Croyez-le ou non, j'ai passé un super moment! Je vous laisse maintenant avec le regard fripon de Charlot qui n'est probablement pas assez idiot, lui, pour commander un BoomBoom 2.0.

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7 Responses to “Test du BoomBoom 2.0 au Charlot: 20 ml de douleur”

  1. funambuline janvier 29, 2015 at 10:48 #

    Bon, ok, c'est piquant comme promis, d'accord, mais parlons des vrais sujets qui fâchent : de la panachée bilz ? Ça existe encore ce machin ? Wahou.

    Sinon, je me réjouis de ta future dégustation de sandwichs du Charlot !

    • Lukas Menal janvier 29, 2015 at 10:55 #

      Han! Tu as remarqué! J'ai hésité à en parler mais je ne voulais pas alourdir la lecture. Pour moi, c'est un argument massue en faveur du Charlot. J'adore le Bilz et j'étais trop heureux d'en prendre un pour accompagner mon sandwich.

  2. Manuel janvier 31, 2015 at 16:38 #

    T'es un warrior! Un plat trop fort pour être supportable n'a sans doute pas le moindre intérêt, à part pour le challenge mais ça a le mérite d'être fait avec des bons produits et laisse envisager qu'avec une dose plus légère de sauce, c'est bon.
    Sinon, très chouette billet, vivant, presque participatif :-D

  3. Fabio janvier 31, 2015 at 19:43 #

    J'aime beaucoup la comparaison de l'agent 212 à Robocop.

    Sinon c'est vrai que le sandwich existe (pour la majorité du public) à des fins ludiquo-masochistes. Mais bon! on n'a que trop peu d'occasion de faire des bêtises.

  4. Julien février 3, 2015 at 09:40 #

    Bonjour,

    elles me tentent bien leurs sauces.

    Par contre tu as eu du courage d'en manger autant.

  5. Julien février 4, 2015 at 16:11 #

    Bonjour,

    comme je ne parviens pas à avoir de réponses de leur part je te pose la question.

    est ce que le site livre en France? Si tu le sais bien sur.

    • Lukas Menal février 5, 2015 at 13:48 #

      Bonjour, C'est bizarre que tu n'arrive pas à avoir de réponse. Je les ai contacté et ils sont OK pour te servir. Je ne suispas sûr que ça marche sur le site. Au pire tu leur écrit de ma part et ils devraient trouver une solution :-)

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