Le hasard fait plus ou moins bien les choses. J’ai récemment rendu ma première visite au restaurant le Milan. Après une descente à la Molisana, où j’ai pu apprécier le plaisir d’une cuisine italienne classique, puis une orgie de pizza au volcanique Etna Pizza, voilà que je découvre un autre établissement italien à Lausanne.

Tout comme la Molisana, le Milan est un de ces restaurants qui semble ne pas avoir changé depuis l’époque où les patte d’eph étaient à la mode pour la première fois. Il a l’allure de la pizzeria du quartier. C’est probablement dans un endroit comme ça que vous veniez manger en famille le vendredi soir. Et c’est vrai qu’une fois à l’intérieur, l’impression ne se dément pas. Pour tout dire, la décoration n’est pas vraiment jolie. Dans la salle ou nous avons été placés, la lumière n’était pas très agréable et il y avaient plusieurs tableaux que certains qualifieraient de croûtes accrochés aux murs.

La carte est classique et n’offre pas grand chose d’original. Seules les propositions du moment offrent quelques audaces. Les pâtes maison sont fièrement mises en avant. Et bien allons-y avec une valeur sûre: Spaghetti Don Camillo (ail, huile, anchois, olives, oignons et piments).

Un plat simple mais très réussi. Ces spaghetti maison, « de délicieuses pâtes à l’italienne préparées par les cuisiniers du Milan » comme le relève la carte, étaient généreusement assaisonnés de tous ces ingrédients forts en goût. A l’arrivée, une assiette apte à satisfaire les gros appétits et les amateurs de saveurs franches. Les spaghetti étaient bien cuits et avaient une texture très agréable. Il y avait suffisamment d’huile d’olive pour rendre le plat généreux sans avoir l’impression de manger des pâtes qui baignent dans l’huile. Un très bon plat simple, savoureux et généreux.

En revanche, le résultat n’était pas aussi réussi sur les mets plus complexes. Une assiette de Ravioli Maison farcis au chèvre au caviar d’aubergines trop fade. Les clients de la table voisine ont d’ailleurs fait la même remarque au serveur. Un plat malheureusement mal abouti.

Des Scalopine al limone corrects mais sans fantaisie comme c’est presque toujours le cas dans les restos de ce type. C’est une chose que je déplore particulièrement tant la viande de veau mérite un traitement délicat. De bons ravioli maison aux asperges à la pâte constellée de graines de pavot. Une belle idée. Malheureusement, une sauce un peu trop liquide gâche un effet visuel qui aurait pu être plus spectaculaire.

On termine le repas sur des desserts tristounets. La tarte tatin franchement trop cuite. L’amertume de la pâte brûlée n’a pas suffi à nous faire oublier le désarroi de ne pas réussir à identifier les fruits utilisés. Nous jetons un voile pudique sur la présentation de l’assiette et la boule de glace vanille.

Le flan au caramel et le tiramisu sont plus réussis. Mais, comme pour les spaghetti, nous ne sommes pas là devant les plus grand défis de la cuisine italienne.

Le Milan ne m’a donc pas convaincu. Sans être un mauvais restaurant, il n’offre rien que la concurrence n’égale ou ne surpasse. La carte, tout comme la décoration, mériterait un sérieux coup de jeune. Je garde néanmoins en mémoire les excellents spaghetti Don Camillo qui pour un honnête 18.50 CHF saurons satisfaire les amateurs de spaghetti aglio olio.

Le service est à l’image du repas: malgré une évidente bonne volonté, c’est trop approximatif pour être complètement satisfaisant. Par deux fois, nous avons dû réitérer une demande (de l’eau et la carte des desserts). Je ne suis pas de ceux qui sont très attachés à ce genre de détails, surtout dans un endroit décontracté comme celui-ci. C’est ici l’accumulation de fautes plus ou moins grandes qui noircit le tableau.

Détail piquant, à votre départ, le staff vous saluera d’un, peut-être trop optimiste, « A demain! ».

Le Milan 

Boulevard de Grancy 54 / 1006 Lausanne