En ces jours de fortes chaleurs, quoi de mieux qu’une bonne fondue en terrasse ?

« Mais?! Une fondue en été?! »

Ainsi s’exclamera, la voix partant dans les aigus, le puriste des mets de saison. C’est le moment d’utiliser votre fourchette et de frapper un coup sec dans la carotide. En cas de besoin, utilisez le panier à pain pour étouffer les dernières jérémiades au sujet de la « difficulté à digérer par ces températures caniculaires alors qu’une bonne fondue après une journée de ski… ». Voilà, c’est fini, il ne vous dérangera plus maintenant.

La fondue est un de mes plats préférés et je ne vois aucune raison valable de m’en passer du mois d’avril au mois de septembre. A tel point que c’est devenu une tradition de manger une bonne gommeuse à l’occasion de ma visite annuelle au NIFFF, le Neuchâtel International Film festival. Par chance, il y a un excellent débit de fromage au cœur du festival. Et c’est avec un malin plaisir que, chaque année, je réserve une place sur leur jolie terrasse ombragée.

C’est à La Taverne Neuchâteloise que je laisse libre cours à mes obsessions fromagères. Un restaurant typique, comme on dit. Il y a une petite salle au rez et une vraie taverne au sous-sol. Le genre d’endroit d’où on sort en en exhalant une forte odeur de frometon, et peut-être en titubant un peu aussi. Pour ma part, je ne connais que la jolie terrasse. Une petite place confortable où je pourrais lézarder pendant des heures.

Le truc bien dans toute cette histoire, c’est que les fondues de La Taverne Neuchâleoise sont excellentes. Il faut dire que la carte mise à fond sur les spécialités fromagères: fondues, croûtes, raclettes. Et on sait que les établissements qui savent se spécialiser tiennent souvent le haut du pavé.

Avec les années, la liste des fondues s’est étoffée:

Il y a deux grandes familles: les authentiques qui proposent des variations sur les fromages utilisés. Pour celles-ci, je vous conseille de vous tourner en priorité vers la Britchonne ou la Syberienne qui mettent en avant des produits régionaux, plus rares.

La seconde famille de fondues, appelée excentriques, regroupe tous les caquelons auxquels sont ajoutés des ingrédients gourmands. On y retrouve des classiques, comme la fondue aux bolets mais aussi des originalités comme La Creux du Van au Mauler, allongé au mousseux neuchâtelois éponyme.

J’ai goûté plusieurs de ces recettes sans jamais être déçu. Ma dernière découverte est La Tête-de-Moine, avec 80% de fromage du même nom. Un mélange étonnement crémeux et délicatement relevé et une réussite inattendue. A côté de ça, nous avons pris une fondue à l’échalote, plus classique, tombée honorablement et surtout rapidement au champ d’honneur.

Une note plus négative avec la découverte du Non filtré. Une spécialité du canton présentée en détail sur le blog de Dave. Je n’ai pas été convaincu par ce vin trouble du Domaine de Montmollin que j’ai trouvé sans relief. Mais il faudra y revenir pour vérifier, c’est certain.

Un dernier point important. J’ai visité cette taverne plusieurs fois et j’ai toujours trouvé l’accueil très aimable et naturel. C’est un de leur point fort, ils ont de la constance aussi bien sur les fondues que sur le service. Résultat, ils peuvent compter sur moi pour venir leur faire une petite visite chaque année.

Voilà pour cette adresse que, je l’espère, vous aurez l’occasion de visiter. Dernier détail qui tue, et qui fait la différence dans mon cœur. Et vous l’aurez peut-être remarqué si vous avez regardé le détail du menu. Pour les fondues, ils proposent le supplément œuf à la carte. Bonheur.

La Taverne neuchâteloise

Rue de l’Orangerie 5

2000 Neuchâtel

[email protected]

Tel : 032/725.27.01