The AB’s Bar & Delicatessen
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C’est cohérent, puisque le pastrami, à base de poitrine de bœuf, mérite bien d’être savouré tranquillement. Il faut dire que la recette est réussie. La viande est bien fumée et épicée, servie tiède comme il est de rigueur. Elle n’est pas encore aussi tendre et juteuse que chez les reines du domaine, mais on s’en approche sérieusement. Je m’incline donc respectueusement devant les gens qui ont amené cette spécialité dans nos contrées. Force et Honneur, Respect et Robustesse.
Quelques regrets tout de même: le rye bread, pain de seigle traditionnel utilisé pour réaliser ce sandwich iconique est étrangement absent. Chez AB Pastrami, on utilise un bun au lait ou complet. C’est ainsi que la tranche de pain discrète et légère se voit remplacé par un gros ballon, certes bon, mais un peu lourd. Une distraction qui compte pour un bon 50% du poids total de la bête, alors que le but du jeu est bien de mettre en avant la viande. En fouillant un peu, je vois que la boutique de Nyon propose la recette originale! Serait-ce le résultat de la demande de clients obsédés par les hamburgers qui refusent d’avaler tout ce qui ne ressemble pas à une éponge? Et où diable est mon concombre mariné? Lui aussi a disparu!
Et, pitié, enlevez-moi cet emballage en papier journal factice peu pratique en plus d’être kitsch. De petites serviettes blanches et votre jolie vaisselle feront bien l’affaire.
Gromph.
En dehors de ces critiques, qui relèvent plus de mes penchants puristes que de véritables défauts dans la réalisation, les sandwichs sont goûteux, variés et originaux.
Le Jackson, moutarde douce, oignons frits, fromage et cacao, surprend avec son chocolat sans verser dans une sucrosité écœurante. Le cacao intervient ici comme un assaisonnement qui souligne la viande. Quant à la généreuse portion d’oignon, elle répond en profondeur à mon amour pour ce noble bulbe. Pour finir, le fromage discret mais sympathique achève ce bel ouvrage.
Le Ennio est dans la même veine. Il diffère en fait seulement du Jackson par le fait que le cacao est remplacé par de la moutarde fumée et des oignons confits. Oui, chez AB, ce sont des gens sérieux en matière d’oignons. Et ça, mes amis, c’est une très bonne chose.
Ces préparations peuvent être commandées en simple (15.50 CHF) ou en double (20 CHF). Désolé de vous le dire, mais ici, les sandwichs seuls coûtent le prix d’un plat du jour au restaurant. En plus, on est loin de la portion de viande du vrai sandwich new-yorkais.
Ne partez pas, c’est tout à fait normal et justifié. On parle de viande de bœuf, si onéreuse en Suisse, préparée maison selon un processus compliqué. Comme toujours, la qualité se paie et il faut arrêter de croire qu’une assiette de carbonara mérite plus ses 20 balles qu’un bon sandwich.
Sachez donc que si vous voulez imiter la recette authentique, qui requiert une quantité de viande pharaonique, il vous en coûtera 25 CHF. Prenez un air décidé et demandez le XL Original au comptoir.
Pour 4 CHF de plus, vous ajoutez un coleslaw et un cookie. La salade de chou et de carotte est intelligemment agrémentée d’épices douces alors que le cookie généreux est plus sablé que mi-cuit (bonne ou mauvaise nouvelle selon vos préférences).
Si le sandwich au pastrami reste au centre des préoccupations, la carte des mets et boissons est suffisamment variée pour donner envie de venir pour un café-gâteau ou, pourquoi pas, une petite bière. Difficile de savoir si la clientèle va se laisser aller à commander une girafe de mousse artisanale (oui, il y a des motherfuckin’ girafes!), mais je vois ça définitivement comme un plus. Ici, mon esprit fasciné par l’Amérique et ses cafés longs comme le bras est largement battu par mon âme d’alcoolique européen. Faites péter la bière!
L’atmosphère post-industrielle reste trop austère et minimaliste pour faire de AB Pastrami un stamm. Pourtant, l’amabilité exemplaire du staff me donnerait envie de devenir un habitué. Un sens du contact communicatif qui m’a fait aimer l’endroit dès l’entrée. On prend de vos nouvelles, un sourire et pas de chichi. Ajoutez un sincère souci de votre confort et votre commande servie directement à table. Si on classe The AB’s Bar & Delicatessen parmi les fast-foods, il remporte aisément la palme du plus accueillant de Lausanne.
The AB’s Bar & Delicatessen
8 rue du Port-Franc
1003 Lausanne
Site Internet
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la encore le probléme payer 20ch un sandwitch pastrami meme si c est bon
c est trop cher encore une fois…
Oula… tu te lances dans une éloge ambitieuse. Le pastrami, c’est sacré ! C’est un peu comme si l’on trempait des crevettes ou du brocoli dans la fondue au lieu du pain.
Sont-ils authentiques et aussi bons et copieux que chez Katz’s (NYC) ou Michael’s Deli (Boston) ? Sur tes photos, j’ai l’impression qu’il n’y a pas beaucoup de viande. Un sandwich pastrami ou un Reuben, selon mes expériences, doit mesurer 7-10 cm d’épais dont 2 cm maximum de pain.
Merci pour ta revue. Je vais y aller tester car j’adore ces sandwichs. A bientôt
Il y a une part de déception puisque, comme relevé dans l’article, ni la quantité de viande, ni le pain ne suivent la recette originale. J’ai l’impression qu’ils ont tenté de le faire au début mais que la clientèle n’a pas suivi. Le prix du bœuf en Suisse y est à mon avis pour beaucoup. Genre tu tapes à 30 ou 35 CHF le sandwich.
Le pastrami lui-même est moins bon que celui que j’ai pu goûté chez Pasatrami Queen qui est de très bon niveau.
Mais n’oublions pas qu’il faut comparer ce qui est comparable et que de décennies de tradition ne se rattrapent pas comme ça. L’adresse est bonne.
Merci
Hello groupe!
Ici l’une des associées de AB Pastrami Bar & Delicatessen; la Québécoise en l’occurrence. Nous sommes trois, que des filles bien carnivores.
Merci pour ces critiques élogieuses et/ou directes.
J’ai réagi tout haut en lisant quant à la quantité ch.vs.usa mais vous avez répondu plus loin vous-même: les suisses ont moins la grande gueule que les nord-américains. Vaut mieux prendre un double mordable et se la peter que de mater de la bête morte restée sur l’assiette pour le folklore. Et comme mentionné, le prix du bœuf Suisse, l’artisanat, etc…
Pour l’ambiance austère, moi qui aime le froid juste pour avoir la chance de m’emmitoufler, il y a maintenant sur nos assises des peaux de mouton et un pisse-mémé amélioré légèrement alcoolisé s’est greffé à la carte « beverage », ce qui vous fera oublier qu’on a ces jours des problèmes de radiateurs et qu’on gèle, ma foi, ça arrive.
Nyon est fermé depuis plusieurs mois maintenant. On y servait fut un temps du rye bread qui avait le temps de sécher sur place vu sa popularité: ah ces vilaines nouveautés! Remplacé par les délices aux céréales, lait ou maïs ( exotisme, quand tu nous tiens!) de notre partenaire et amie pâtissière- boulangère ( Pour vos beaux Yeux, Lonay si jamais..:)). Que du moelleux, bien local.
Votre article n’est pas qu’élogieux mais sincère et apprécié comme tel, comme le reste de votre blog.
Notre accueil, espérons le, sera toujours de ce niveau parce que nous faisons beaucoup pour être en tous temps sublimes, nous Patronnes!
Au plaisir de vous resservir une prochaine fois.
Meilleurs messages.
Marie Maltais
Merci d’être venu répondre directement ici. Vos retours confirment en grande partie ce que je soupçonnais et c’est toujours très intéressant d’avoir des explications sur les choix qui sont fait directement de la part des patrons.
Thanks for all the pastrami!
Bonjour, j ai également testé dernièrement et comme tu le mentionnes : impressionner par la qualité et amabilité de l accueil. Les patronnes ont toujours un mot aimable et elles sont à l écoute de leurs clients. Ceci mérite largement le détour pour découvrir leurs pastramis.