Sushis et poissons cuits au Taiyo à Lausanne

Parmi la légion de restaurants japonais lausannois, le Taiyo ne sort pas particulièrement du lot. Sa caractéristique la plus intéressante est peut-être le second établissement situé au Petit-Chêne. On y propose des sushis en barquette à emporter ou à manger sur place. En semaine, celles-ci sont à 50% à partir de 21 heure. Un geste sympa et une occasion pour certains de satisfaire leur fringale de makis a bon compte. Ne rêvez pas, toutefois, il s’agit juste de finir le stock de la journée et les quantités restent très limitées.

Le taiyo à la Rue du Midi

A quelques pas de là, dans le restaurant de la rue du Midi, les sushis sont aussi la spécialité principale. Ainsi, les mardi et mercredi soirs, c’est sushi à gogo (48 CHF / personne). On y trouve néanmoins un choix de plats chauds, parmi lesquels de l’anguille (unadon), des tempuras, ou même des fondues japonaises.

Le menu proposé avec La Clé Vaudoise m’a permis de faire un tour de ce que propose le Taiyo aussi bien en matière de poisson cru que de mets chauds. A quelques exceptions près, la cuisine, honnête, m’a paru peu inspirée.

Salade d'algues au Taiyo

Le gros monticule formé par la salade d’algue est appétissant comme une méduse échouée sur une plage. Mais il se laisse finalement manger. Heureusement et étrangement, les algues recouvrent une salade mêlée classique. Ça rassure parce qu’au début, on se dit que c’est un sacré gros tas d’herbes marines à s’envoyer. Enfin, ni l’un, ni l’autre ne laisseront un souvenir impérissable au Magellan de la gastronomie qui sommeille en vous.

Assortiment de sushi au Taiyo

L’assortiment de poisson cru deluxe est ambitieux mais décevant. La faute notamment à une qualité de la marchandise pas à la hauteur. Le thon est très granuleux et semble avoir perdu tout son moelleux. Le saumon est correct, sans plus.

Le nigri de crevette est certes joli mais trop cuit. La gamba aurait plutôt sa place au milieu d’une paella que dans une assiette fraîcheur. L’anguille, quant à elle, se mange avec plaisir. Il faut dire que c’est une préparation cuite où la qualité du produit est moins essentielle. Pas mieux, pas pire pour le nigri d’hokigai un poil fade.

Dorade et oeufs de poisson volant

Petit bonheur de cette assiette, la dorade qui, sur sa tranche de citron, surmontée d’oeufs de poissons volants, est une création excellente qui sauve cette étape du repas. Les trois saveurs se mélangent pour un mariage parfait en bouche. Super bon.

L’assortiment de poissons sur plaque de fer est certes généreux mais déprimant. Ça m’a fait mal au cœur de voir cet énorme morceau de thon, ces saint-jacques et ces crevettes, tous trop cuits et presque pas assaisonnés. Le thon est un poisson qui souffre particulièrement des mauvais traitements de ce genre et a perdu tout son intérêt. Comme si ça ne suffisait pas, on sert ça sur une plaque chauffée (pas vraiment brûlante, d’ailleurs) histoire de bien achever le forfait.

Poisson et fruits de mer au Taiyo

En accompagnement, des pousses de mungo sautées et un trio de sauces sans caractère mais qui ont le mérite d’apporter du goût et de l’humidité à ce plat flemmard. C’est dommage, parce que ce n’est pas comme si la matière première n’était pas là. Et puis, ce plat est incongru pour un restaurant japonais.

Le dessert, bien présenté, joue encore une fois la carte de l’assortiment sans trop de travail. Ma foi, les fruits sont agréablement frais: pomme, litchi en boîte, banane, orange. La glace au matcha saura satisfaire ceux qui aiment ça, dont je ne suis pas.

Joli dessert au Taiyo

En venant au Taiyo, j’imaginais y prendre une fondue ou un unadon mais, avec La Clé, c’est menu sushi ou menu dégustation imposé. Du coup, après ce repas, je me pose une question. Est-ce que cette suite de plats est pensée pour montrer de quoi la cuisine est capable et donner au client l’envie de revenir? Ou est-ce que c’est juste une offre pour satisfaire les clients radins qui n’aiment pas payer plein prix, et se contentent d’avoir beaucoup de produits onéreux dans leur assiette? Je ne sais vraiment pas laquelle de ces deux options je préfère.

Le comptoir du Taiyo

Pourtant, avec sa carte, ses offres sympas et son joli cadre, j’ai envie de l’aimer ce Taiyo. La salle à manger est toute petite mais accueillante. Les tables sont serrées et je trouve amusant d’écouter les conversations des tables voisines. C’est mon côté indiscret. Le service est à la chinoise mais alerte. Les boissons ne sont pas trop chères vu que même le saké reste abordable. Voilà, j’ai envie d’y retourner et de changer d’avis.

 

Taiyo sushi
Rue du midi 4
1003 Lausanne
Tél: 021 312 4312

5 Responses to “Sushis et poissons cuits au Taiyo à Lausanne”

  1. kw.tran mai 7, 2014 at 23:31 #

    Ma dernière visite chez eux était il y a peut-être 1 ou 2 ans, c’était copieux, pas trop cher mais pour le reste, pas grand chose.

  2. Manuel mai 8, 2014 at 13:09 #

    Pas trop cher… pour le prix néanmoins on peut avoir mieux.
    Le Taiyo n’utilise clairement pas les promos « clé lausannoise » pour gagner des clients et se faire connaître, ils limitent trop leur offre. En fait, ils y sont depuis des années et dans le fond, je me demande sincèrement à quoi cela rime ; j’ai l’impression qu’ils ont toujours du monde, essentiellement pour les sushis, qu’ils sont plus ou moins content et qu’ils reviennent ou pas.

    Le Taiyo restera un de ces mystères qui nourrissent le débat, promeut une gastronomie de réputation fine et délicate pour en offrir une image brute et brouillonne… Un peu sévère mais c’est sincère. Si c’est pour m’empiffrer de sushis, c’est à la maison ou au Sakura (moins chers et les sushis sont mieux façonnés je trouve) 😀

  3. La semaine d'une gourmette mai 12, 2014 at 14:04 #

    Je rejoins vos commentaires – le Taiyo c’est pas mauvais mais il y a tellement mieux !

  4. Sonia mai 29, 2015 at 14:32 #

    Eh bien moi j’aime bien ce Taiyo, surtout pour les sushis à gogo du mardi ou du mercredi soir pour 48 CHF par personne. Mais la fois où j’ai pris le menu (avec la Clé aussi – et ils imposent la même chose pour les détenteurs du Passeport Gourmand d’ailleurs), j’ai aussi été déçue.

    Le choix des sushis dans le mode à gogo est clairement plus large au Taiyo qu’au Sakura, dans mes souvenirs, et en général quand j’y vais je leur demande de faire un mix et je me laisse surprendre, sinon j’aurais tendance à toujours commander les mêmes choses. J’ai néanmoins une claire préférence pour les nigiris de st jacques et d’anguille.

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