Descente au marché de Lausanne

Pour ce premier article, je veux mettre en avant un très haut lieu de la gastronomie lausannoise. Tous les mercredis et samedis, le marché du centre-ville se tient le long des rues piétonnes de la vieille ville. On y trouve des dizaines de producteurs et d’artisans. Fruits et légumes, fromages, viandes et poissons, tout y est.  C’est à chaque fois un émerveillement pour moi de m’y ravitailler. Le long des rues, ce sont surtout des maraîchers qu’on trouvera. Leurs étals sont certes très attrayants, plein de tentations et plus colorés les uns que les autres. Mais le clou du spectacle se trouve sur la place de la Riponne. C’est là qu’on trouve les bouchers, traiteurs, fromagers et autres champions des produits irrésistibles pour les grands gourmand de mon acabit. La Riponne, c’est aussi la place la plus moche d’Europe à ce qu’on dit, dangereuse en plus de ça. Mais ce site ne s’appelle pas Guérilla gourmande pour rien. J’y suis allé ce samedi même pour ramener les nouvelles du front. Je suis revenu entier, c’est déjà ça. Et en plus, je vous apporte des images exclusives.

10h24, place de la Palud. Je me trouve au sud de l’objectif. On commence doucement avec une arrivée façon touriste, histoire de se fondre dans la masse. J’immortalise des gens qui photographient l’horloge de la Palud, connue pour son petit carrousel parlant qui se déclenche chaque heure.

 

Cette petite foule bigarrée donne une idée de l’ambiance conviviale lors d’une belle journée de printemps au marché de Lausanne. On en voit un ou deux qui hésitent à me coller un procès pour atteinte au droit à l’image. S’en est foutu pour ma couverture mais, en dehors de ça, l’ambiance est très conviviale. On achète et on vend, on flâne, on discute politique.

Mais passons aux choses sérieuses. Au coin sud-est de la même place, on trouve mon étal de maraîcher préféré. Une très bonne introduction pour l’opération Riponne.

Des salades, des herbes fraîches, des mélanges de pousses et toujours les légumes de saison. Grand choix de courges en automne, grand choix de tomates en été. Ils ont même des tomates vertes – pas les green zerbra naturellement vertes à maturité – de vraies tomates pas mûres pour faire des beignets comme dans Beignets de tomates vertes. C’est pas dans le magasin du coin que vous allez trouver ça.

Après cette mise en jambe, je fonds sur la cible. Tout juste le temps, de m’arrêter en urgence devant un tout petit vendeur de fromage qui a déniché une rareté irlandaise: du fromage à la Guiness. Je ne me fais pas d’illusion sur le goût mais il faut reconnaître que c’est assez beau.

J’embarque deux minis-terrines maison pour faire bonne mesure. Deux petites pépites à l’assaisonnement généreux. Et enfin, j’arrive sur la fameuse place. Laissez-moi présenter les commerçants qui ont ma préférence. Tout d’abord, Duttweiler fromages, un véritable affineur qui rivalise avec l’étal du meilleur marchand de lait durci lyonnais. Chez lui, on trouve le top du top, principalement du suisse et du français, bien-sûr.

Il faut bien un peu de pain artisanal pour aller avec ça. Il y a un boulanger juste à côté. Il fait de bons en-cas feuilletés et des taillés au greubons comme vous n’en avez sûrement jamais vu. Pas allongés mais carrés, et feuilletés à souhaits. Mais ce que je préfère chez lui, c’est son pain de campagne. De grosses boules de pain grossièrement roulées et bien grillées. Du pain comme on en trouve presque pas en Suisse, avec une vraie croûte et une certaine rudesse. Voyez cette texture de croûte terrestre et ce dégradé de couleurs chaleureuses, simplement splendide.

Ici, c’est mon boucher favori. C’est en fait une PME plutôt conséquente qui fait aussi le marché. Attention, ces gens peuvent vous trouver n’importe quel volatile. Un jour, je leur ai acheté une canette de barbarie. Avant de les connaître, je croyais que c’était un instrument de musique. Je leur dois beaucoup.

Il y a aussi deux traiteurs italiens que j’aurais grand peine à départager. Une image vaut mille mots. Regardez-moi ces fromages et vous comprendrez tout de suite que ces types ne sont pas là pour plaisanter. Je vous passe le pecorino et le parmigiano reggiano mais ne résiste pas à l’envie de citer, en passant, un superbe Asiago qui vous fera bien vite oublier tout ce que vous avez connu de ressemblant.

En face des fromages, ce sont les charcuteries italiennes qui trônent impérialement sur la place. Encore une fois, on trouvera des classiques comme le jambon de Parme mais mon cœur bat franchement pour le lardo colonnata, ce lard constitué presque uniquement de gras, ou encore la salami au fenouil qui fera merveille avec un certain pain précédemment cité.

La liste est longue mais je ne veux pas conclure sans parler du seul et  unique poissonnier du marché. Hé oui, en Hélvétie on est pas très gâtés niveau poiscaille. Difficile de s’approvisionner sans mer, ni océan! Un choix restreint, donc, mais un succès jamais démenti. J’avoue ne jamais avoir acheté chez lui. Une erreur à réparer au plus vite.

Et voilà, la visite se termine. J’espère vous avoir donné envie de vous essayer à une descente au centre de Lausanne, un samedi matin. Je vous garantis que ça vaut la peine. Il y a là des produits vraiment extraordinaires et une ambiance que vous ne trouverez pas sur votre shop en ligne ou dans votre supermarché. Je termine ce premier billet avec le résultat de ma pêche miraculeuse ce jour-là. La décence m’interdit de vous décrire ce qui s’est passé ensuite mais j’espère que ça vous donnera envie de vous y essayer ou d’y retourner une nouvelle fois.

6 Responses to “Descente au marché de Lausanne”

  1. Imma Espinosa avril 24, 2013 at 21:21 #

    Superbe initiative! Je te souhaite beaucoup de plaisir dans la rédaction et le partage de ta passion… follower forever

  2. Mathy Olivier avril 25, 2013 at 12:48 #

    Mais quelle belle passion.

    • Lukas avril 27, 2013 at 11:42 #

      Merci à vous!

  3. La semaine d'une gourmette octobre 17, 2014 at 19:26 #

    Je découvre par hasard ton premier billet, des lustres plus tard – je fais mon marché à la Riponne tous les samedis ou presque, j’abonde donc dans ton sens ! Mon maraîcher préféré à moi c’est Della Vecchia, juste devant le musée Arlaud.

    • Lukas Menal octobre 20, 2014 at 20:28 #

      Tu m’en avais déjà parlé, et du coup, j’y suis allé. Il aurait eu tout à fait sa place dans cet article.

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  1. Perfekter Samstag: Crêpe et chocolat | mindful stella - février 24, 2016

    […] Tag beginnt meist mit einem Rundgang auf der Place de la Riponne, wo sich neben Brocante-Ständen alles findet, was das Geniesserherz begehrt: Käse- und […]

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