Le Melting Pot: le retour du fat
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C’est une des rares nouveautés fast-food qui ne met pas l’accent sur l’éthique, le cool branché ou la santé. Appelé tacos de Lyon, tacos lyonnais ou french tacos, c’est une spécialité hallal aux influences multiples qui a le profil pour devenir un véritable kebab killer. Une tendance encore limite underground qui rencontre un grand succès auprès d’un public jeune et un peu fauché. On avait déjà senti des frémissements bien gras avec Dubaï Fast Food, adresse que j’apprécie beaucoup. Mais là, on assiste peut-être à la naissance d’une nouvelle tendance de fond dans le monde un peu endormi de la bouffe rapide.
Depuis quelques mois, les enseignes de tacos à la française fleurissent à toute vitesse et les concurrents se battent déjà pour le marché global. À Genève, Supreme Tacos cartonne et a lancé une vraie chaîne. J’en veux pour preuve l’ouverture d’une seconde succursale à Lausanne au mois d’octobre. Cependant, ils ne sont pas seuls. À deux pas de la gare, c’est le Melting Pot qui fait le bonheur des fat gourmets de tous poils. Et c’est à cette adresse qu’on mène l’enquête aujourd’hui.
Un tacos lyonnais, c’est un sandwich composé d’une galette type dürum toastée, d’une viande, de quelques garnitures, de frites et surtout d’une « sauce au gruyère » (gruyère au sens trèèès large du terme) qui est la signature de ce monument de malbouffe très jouissif.
À partir de cette formule de base les combinaisons sont infinies.
D’abord, les viandes: bœuf haché, poulet mariné (oriental, indien, etc), merguez ou encore l’incontournable cordon bleu. Oui monsieur, de la viande pannée farcie au jambon et au fromage, elle-même fourrée dans une galette garnie de patates et de sauce au fromage. Non mais, regardez moi ça. C’est pas un truc de rigolo.
Bon point, la viande est sautée minute sur une plancha ce qui garantit une viande bien chaude et appétissante. C’est tout même à relativiser puisque la qualité du produit de base est évidemment moyenne, fast-food oblige. Ici, pas de bœuf de la région ou de photo de paysan à le bouille sympathique qui tape sur le cul d’une vache façon Jacques Chirac. Pour rappel, dans le genre hallal, la référence de la bidoche (et des abats) se trouve toujours au Snack de la gare.
Ensuite, vous devrez choisir plusieurs garnitures gratuites ou payantes: salade, tomate, oignon, champignons, etc. Il faudra aussi vous décider pour une de ces sauces belges hallal qui ne peuvent que perturber le client tant elles sont nombreuses et que leurs noms n’aident pas à s’y retrouver : samouraï, biggy, algérienne, brazil, blanche, etc. Ces dernières vont du piquant au sucré en passant par le poivré ou même le fruité. N’hésitez pas à demander conseil au comptoir.
Une fois que vous avez fait vos choix, c’est là que la fateur entre en jeu et que vous perdez le contrôle. On ne vous demande rien, on ne vous demande pas votre avis. En plus de vos garnitures et de votre sauce, on ajoute automatiquement de la sauce au fromage et des galettes de rösti. À noter que les galettes sont une adaptation spéciale du Melting Pot car on met normalement des frites.
En bouche, le résultat est riche, gras, fondant, juteux. La double ration de sauce est le plus grand problème (ou la plus grande bénédiction) de ces tacos qui repousseront à n’en point douter ceux qui se méfient des mayonnaises industrielles, chaudes qui plus outre. Pour ma part j’adhère bien évidemment.
Pour vraiment irriter les frelons, vous pouvez ajouter des frites à votre menu (3.50 CHF en portion petite). Ces dernières sont de qualité moyenne mais faites minute ce qui les rend meilleures que la plupart des trucs que vous pourrez avoir au restaurant. Si vous les commandez, n’attendez pas et mangez les en premier.
Au niveau du cadre, c’est pas folichon. Le salle est froide et peu décorée façon kebab du coin. Vous y trouverez deux tables mais attendez-vous à ne pas avoir de place en heure de pointe. La staff diffuse de la musique assez fort et ne répond pas toujours au bruyant téléphone. Si on ajoute à cela les émanations de friture qui vous ferons sortir de là avec une odeur de fondue bourguignonne, on ne peut pas dire que ce soit le summum du confort.
Le service est sympathique, mais on sent parfois des flottements dans l’organisation. C’est d’autant plus visible que l’endroit connaît un succès mérité et que les gérants doivent faire face à de nombreux clients durant les rush hours. Ainsi vos frites n’arriveront peut-être pas en même temps que vos sandwichs mais elles seront toujours chaudes. Autre petit détail, on vous donnera une petite serviette rafraîchissante au citron pour bien laver vos mains graisseuses de sauces marocaines au « gruyère ».
La moyenne d’âge tourne autour de 20 ans et un repas massif vous en coûtera 10 CHF. Pour cette clientèle, c’est mission accomplie à 100%. Snobs, fin becs, petits sirops et autres mangeurs biodynamiques passez votre chemin. Pour les amateurs du genre, l’originalité du met vaut en tout cas une visite occasionnelle.
Le Melting Pot est décidément bien nommé. On y trouve des influences orientales, belges, américaines, indiennes, mexicaines, et même suisses (rösti). On y trouve surtout de délicieux sandwichs chauds qui dégoûteront les ennemis de la malbouffe et feront ronronner ses défenseurs. Pour ma part, je suis heureux de voir qu’il reste encore de la place pour des lieux vraiment populaires et de nouvelles spécialités qui ne sont pas nées d’un business plan trop bien ficelé.
La vrai fast-food n’est pas mort.
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J’ai hâte de le tester !!! Enfin un peu de diversité dans le halal (même si ça se cantonne pour l’instant à la « malbouffe »).
Je te ferais un retour de mes impressions.
A+
Nabil
Hello !
Si jamais, je sais que le Nandanam, resto indien, achète sa viande à la boucherie de gare. C’est un excellent restaurant et ça vaut la peine de les contacter pour vérifier que c’est bien hallal.
La malbouffe en question, de temps en temps c’est bien et si ce n’est pas trop mauvais et avec un prix raisonnable, je ne dis pas non.
Par contre, l’hygiène et l’accueil souvent chez les kebab à Lausanne et dans l’ensemble du canton, ce n’est pas encore ça.
Pour preuve, j’ai été un soir de cette semaine chez un marchand de kebab tout en haut de la rue Marterey, à Lausanne ( je ne citerai pas son nom, vous finirez bien par trouver..) et ses kebab ont beau être bons et faits artisanalement, donc avec amour (c’est le marchand qui le dit) j’ai eu la bonne idée ( ou la mauvaise) de squatter sa boutique plus d’une heure ( ce jour là, ce n’était pas encore l’hiver mais on se les gelaient la moindre dehors).
Donc plus tard, après avoir bien ripaillé, nous sommes allés nous faire une toile au Zinema et la demoiselle qui s’occupait de la projection, (après une brève discussion) n’as pas manqué de nous dire avec un ton amical et avec le sourire, qu’il y avait une drôle d’odeur à friture dans la (petite) salle de cinema ou nous étions (…)
Certes, les lieux publiques ne sentent plus la clope ça sent la friture à fond les manettes maintenant…:)
Ma première expérience est plutôt positive chez Melting Pot!
Je retrouve un peu ce qui à été mentionné dans ton article, c’est-à-dire, un lieu plutôt sommaire, pas de chichi au niveau de la déco,l’essentiel étant de se concentrer sur la nourriture.
La bouffe envoie du très lourd, on est là dans le registre du « vite fait..mais avec une pointe de vouloir faire mieux que du simple » , évidemment, avec tout ce que cela comporte de « calorifiquement parlant ».
Si on cherche un lieu pour manger tranquille et sans se prendre la tête; un peu comme le slogan du MacDo » Venez comme vous êtes », le Melting Pot ne dérroge pas à cette règle.
Le personnel des lieux est très sympa, ouvert et entre deux clients n’hésite pas à taper la discute avec le client.
Le seul bémol est certainement le manque d’organisation dans le service, j’ai été cette après-midi aux environs de 14 heures ( 4 ou 5 clients devant moi…) et j’ai facilement attendu plus d’un quart d’heure pour avoir mon tacos sur la table, prêt à le dévorer.
Mais là je chipote, je le reconnais et suis certain que si le personnel du Melting Pot lit ce superbe blog culinaire, le virage pour mieux faire ne tardera pas à se faire.
Merci pour ce retour. L’organisation est leur plus grand défi en ce moment. Je les ai visité de nombreuses fois et le problème se pose quasiment à chaque fois.
J’adhère totalement. J’ai passé, moi aussi, et plus d’une fois, un excellent moment, gras et goûtu, sans être trop salé sur la facture.
Par contre, pour le bien-être de mes artères, ça ne peut pas être trop régulier.
Et oui, on a hâte qu’ils fassent leur cuisine en sous-sol (ils en parlaient il y a quelques temps). Et qu’ils embauchent !
En tous cas, plein de points pour la quantité, le goût, et la sympathie.
Beaucoup trop chèr : radins dans les proportions du tacos !
NUL!!!
40 minutes d’attente pour un tacos qui n’est pas le miens.
3 expériences = 3 ECHECS
vous pourriez déménager ça ne changerai RIEN