Fête de la sardine et du piment à Sauvabelin
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A l’heure de l’engouement général pour la cuisine et la gastronomie, je suis toujours étonné de voir à quel point les événements culinaires sont boudés par le public. On se souvient d’une incroyable Poscherine dont le pittoresque n’avait d’égal que la confidentialité.Il faut dire que ces petites sauteries gastronomiques ne sont pas communiquées de la façon la plus large. Pour les trouver, il faut éplucher les calendriers officiels, ici par exemple.
Ce désamour m’arrange bien puisque ces manifestations gourmandes gardent ainsi leur authenticité et proposent des expériences exclusives à ceux qui les fréquentent. La rencontre avec des communautés et la découverte de leur savoir-vivre est pour moi une source de félicité sans cesse renouvelée. Et il faut avouer que le débarquement organisé de centaines de jeunes urbains avides de culture underground et d’authentique est peut-être la pire chose qui puisse arriver à ces rassemblements.
Et puis franchement, qui se donnerait la peine de monter jusqu’à Sauvabelin, dans les hauts de Lausanne, pour rejoindre une association galicienne qui consacre deux jours complets à griller des sardines au feu de bois et frire des piments? Attendez…Vous voulez dire, qui pourrait trouver quelque chose de mieux à faire que ça?! A la Sardiñada et Festa do pemento, fête annuelle organisée par l’association A Roda, vous trouvez tout ça. Evidemment, j’y étais.
Sur place, la rumeur vibrante des chants traditionnels donne le ton dès notre arrivée. A chaque pas, le souffle des cornemuses envahi un peu plus nos oreilles et instille la bonne humeur, même aux plus grognons. Sous la cantine ouverte de Sauvabelin, à l’approche de midi, chacun s’affaire pour être prêt à rassasier les visiteurs venus assister aux spectacles musicaux et profiter du menu festif préparé par les membre de A Roda. Ça fume à grosse volutes sous la halle, heureusement ouverte et haute.
On prépare de la cuisine simple, généreuse, qui a fait ses preuves mille fois dans toute la Galice. Pas de science complexe, il ne faut qu’un peu de savoir-faire et de bonne volonté pour régaler les convives. L’originalité du jour nous vient des Pementos de Padrón. Cette variété particulière de petits piments verts et doux originaire de Padròn, en Galice, se cuisine traditionnellement en friture.
Ils sont plongés dans l’huile brûlante jusqu’à être tout ratatinés puis servis avec du gros sel. Les arômes se concentrent et caramélisent, la texture devient légèrement croustillante à certains endroit, huile et sel viennent enrichir le tout. Le genre de tapa que vous pourriez manger du matin au soir accompagné de rosé bien frais.
Les autres vedettes de la journée, ce sont évidemment les sardines grillées. Je n’avais pas mangé ça depuis des lustre. Quel plaisir de dévorer ces spécimens de belle taille. Salé, gras, au fort goût marin, ce petit poisson a traumatisé toute une génération d’helvètes lorsque les immigrés espagnols et portugais ont débarqué en Suisse et commencé à faire griller ces délices à nageoire sur leur balcon. Aujourd’hui, il ne nous reste plus qu’à les remercier pour cet apport culturel incontestable.
Hormis ces deux spécialités du jour, on trouve aussi de très bons chorizos grillés, tortillas, churros et autre desserts maison. Tout est bon marché et délicieux.
Toutes ces merveilles ont encore meilleur goût dans l’ambiance exaltante des mélodies celtiques dont beaucoup semblent irlandaises ou écossaises pour le spectateur non-averti. D’autres morceaux dansés, plus archaïques, évoquent plutôt un moyen-âge festoyant.
On ne trouvera ici aucun ingrédients à la mode, pas plus que des méthodes de cuissons raffinées et encore moins des présentations spectaculaires. Les événements communautaires sont une excellente occasion de goûter à des cuisines familiales qui placent le goût et le partage au centre de la table. Et très souvent, c’est tout ce qu’il vous faut. Si vous voulez faire un voyage en Espagne, pas besoin d’aller trop loin. Ils sont là, ils vous attendent.
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Fantastique. C’est noté pour l’année prochaine.
Merci 🙂
Voilà. Grâce à ton article j’y suis allé ce jour!
Par 30 degrés et couvert enfumé c’était parfait 🙂
On s’est croisé! J’y étais à midi 😉
Quel dommage je t’aurais bien serré la pogne in real life 😉
Tu ne m’as même pas appelé… mince alors !
Quel événement gourmand incroyable. J’adore les sardine
J’avoue que j’ai pas pensé à te contacter. J’aurais dû!
On devrait lancer un agenda romand gourmand !
Je ne sais pas sous quelle forme (à part participative), mais il faudrait vraiment mettre ça au point !
Oh ! Ca fait drôlement envie ! Je vote pour l’idée d’un agenda gourmand !
QU’ai-je raté!!!!
ma foi quel dommage de ne pas avoir pu y aller! J’adore ce genre d’événements pétris de culture.
Tenir un agenda gourmand des découvertes plus ou moins fortuite de ces événements serait une heureuse idée, une sorte de forum où l’on pourrait partager entre gourmands nos bons plans! A creuser!
tu pourrais créer une mailing list à laquelle on pourrait s’inscrire pour nous prévenir AVANT le début des évènements !!
j’aurais adoré aller à ce geuleton.
a plus et bonne continuation
A.
Bonjour Alex,
Merci pour ton message. L’idée de créer un créer un calendrier, et éventuellement une mailing liste assortie, me trotte dans la tête depuis le début de Guérilla Gourmande. Je me dis toujours lorsque je fais des compte-rendu que c’est un peu vain car les gens ne pourront plus y aller.
Malheureusement, on manque toujours de temps pour mettre en place ce genre de choses. Cela dit, il n’est pas impossible que je trouve une formule pour mettre ça en place dans le futur. J’ai déjà fait des recherches en ce sens. Le fait que des lecteurs, comme toi, le demande démontre qu’il y a de la demande et que ce serait vraiment utile.
Bon week-end.
Lukas