Après le Blackbird Coffee & Breakfast Club et ses petits-déjeuners, puis l’échec du Blackbird Social Club et son concept de pub, l’équipe des oiseaux noirs réinterprète le diner à l’américaine. Toujours dans la même veine casual branché, le Blackbird Downtown Diner remplace le très bourgeois-bohème Bubble Café. Au menu, des plats simples, des ingrédients à la mode et toujours la touche Blackbird qui fait tout le charme de la marque.

Si le style de cuisine emprunte directement ses méthodes au Breakfast Club, la carte s’oriente, cette fois-ci, autant du côté du petit-déjeuner que du déjeuner. L’enseigne semble ainsi vouloir s’attaquer au marché très concurrentiel des plats du jour.

Aux aurores, on trouve des toasts garnis (saumon, avocats, …), des pancakes, burritos et autres BLTs. Encore une fois, on joue à fond la carte anglo-saxonne avec une approche très brunch du premier repas du matin.

Mais je connais déjà le talent de l’équipe pour le breakfast et c’est donc du côté des nouveautés disponibles à partir de 11 heure que j’ai porté mon attention pour préparer cet article.

Toujours dans une veine très USA, le sandwich aux boulettes de viande me rappelle le fameux BLT de Blackbird par le soin apporté à sa réalisation. Pourtant servi en quelques minutes – il semble que tout est cuisiné en avance – le Gino’s Meatball Sub (18.50 CHF) arrive chaud. Avec sa généreuse portion de fromage bien fondu, il est foutrement appétissant.

Je craignais que la baguette ne soit pénible à manger mais je me suis trouvé vite rassuré par sa texture à la fois tendre et croustillante. C’est une des choses que j’apprécie chez Blackbird. Les sandwichs sont biens testés et toujours équilibrés. Cet effort se ressent aussi sur les boulettes à la tomate qui sont parfaites. Pas sèches, elle sont enrobées d’une sauce très parfumée et légèrement piquante. Seule la salade fait un peu triste mine mais ce n’est pas gênant pour un kopek. Une belle interprétation d’un classique du fast-food italo-américain.

À noter que tous les sandwichs sont servis avec quelques chips, une petite salade verte et un coleslaw très sympa. On apprécie surtout les crudités. Les chips (pas maison) sont une vieille habitude discutable de la bande déjà depuis l’époque où ils ont ouvert Holycow.

Je suis moins convaincu par les Superfood Superbowls. L’appellation est trompeuse puisqu’il s’agit d’une simple assiette de poitrine de poulet accompagné d’un mélange de blé et de quinoa ainsi que de coleslaw maison. L’idée d’un bol façon plat unique passe à la trappe. Seule la sauce varie entre les 6 propositions de superbowl. Ce dénuement dans la carte et la répétition des ingrédients est à mettre sur le compte d’une stratégie de simplification du travail en cuisine. C’est à ce prix que le Blackbird saura vous servir en quelques minutes et maintiendra une qualité constante.

Toujours est-il que les gros morceaux de poitrine de poulet du Chipotle Chicken Superbowl, généreusement portionnés, sont un peu pâles et moches dans ce qui ressemblerait presque à une assiette de cantine. La faute aussi à cette très grosse portion de féculents. Les quelques herbes ajoutées ne suffisent pas à éviter une impression de sécheresse un peu désolante. On aurait aimé quelque chose en plus pour mouiller la préparation. Plus de crudités et moins de graines aurait même fait l’affaire. Heureusement, le sourire revient avec une volaille pas sèche – on aurait préféré de la viande de cuisse quand même – et une mayo réussie. En fin de compte, cette assiette apparaît comme un plat du jour plutôt original et pas trop cher mais manquant de panache.

Dans le registre du grand n’importe quoi, nous avons accompagné notre repas des milk-shakes de la maison (6.90 CHF). Encore une fois, on sent qu’il y a pas mal de boulot pour équilibrer les choses. Le Big Banana Shake est au lait pour une texture pas trop épaisse alors que son collègue le Big Berry Shake est au yoghurt pour une texture pas trop liquide. Tous les deux ne sont pas très sucré même si la banane s’affiche plus gourmande avec son miel.

Au final, les propositions du Blackbird Downtown Diner, malgré une marge de progression, sont convaincantes. En premier lieu, la promesse du diner à l’américaine en version modernisée est tenue. On se sent bien dans ce lieu lumineux et l’équipe, malgré le stress, est aux petits soins.

On salue également le rapport qualité-prix excellent. La note sera moins salée que dans n’importe quel pizzeria pour une qualité globale probablement supérieure. Autre point fort, cette nouvelle adresse propose quelque chose de différent de la concurrence. Et ça, c’est quand même très important.

Vu sa situation géographique fort avantageuse, à deux pas du Flon, ce diner devrait cartonner. Le succès est pour le moment au rendez-vous, et on ne voit pas pourquoi ça changerait. Si le pari d’un service rapide pour le midi est tenu, ça pourrait même devenir une cantine de choix pour bon nombre de lausannois.

Blackbird Downtown Diner
Route de Bel-Air 1
1003 Lausanne
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